8 Mai 2015: Cérémonie
8 mai 2015.
Il y a 70 ans prenait fin la deuxième guerre mondiale en Europe avec la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Il y a 70 ans, à Reims, l’état major allemand signait la reddition de l’armée allemande. Le déchaînement de la barbarie prenait fin, enfin.
Comme chaque année la France fête cette victoire, avec un peu plus d’émotion peut-être car les chiffres ronds marquent davantage les esprits et, les années passant, nous prenons conscience que les acteurs de cette époque disparaissent inexorablement.L’actualité internationale ravive l’exigence d’entretenir la mémoire de ces années d’épouvante.Comme chaque année notre village s’est associé à cette commémoration.
Notre maire, Daniel Gage, et son adjointe, Sylvianne Rose, ont rappelé ce que furent les souffrances des années de la guerre et salué son terme qui libérait les peuples d’Europe du joug nazi, ce qu’évoquait aussi la déclaration du Secrétaire d’État chargé des anciens combattants et de la mémoire dont voici un extrait :
« En ce 70ème anniversaire, souvenons-nous que c’est dans les souffrances d’hier qu’ont germé l’incommensurable désir de paix et l’irréversible besoin d’Europe.
Souvenons-nous que c’est sur les ruines de cette guerre et au Iendemain du traumatisme que fut la découverte de la Shoah, que les peuples trouvèrent la force de construire l’Europe.
Souvenons-nous enfin de ce que nous devons à cette jeunesse sacrifiée par la guerre et à cette génération de combattants et de résistants qui rendirent à la France sa liberté et sa fierté.
Nous leur devons en réalité plus que la llberté. Nous leur devons la paix, celle qui intervient au lendemain de la capitulation des armées nazies le 8 mai 1945. Elle paraît étre une évidence. Elle est pourtant une valeur inestimable dont cette journée nationale nous rappelle le prix et la fragilité.»
Ce sont pour ces valeurs que s’engageaient tous ceux qui voulaient les voir triompher :
Celui qui croyait au ciel |
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle
L’autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pasIls sont en prison lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle
La rose et le réséda
Louis Aragon, La Diane Française